Samia et ses deux enfants se demandaient quelle mouche piquait régulièrement Abdelhafidh, le nouveau mari de Samia. À voix très haute, il tenait des propos en apparence incohérents : « Lâche ce couteau ! », « Arrête de me frapper ! » Son épouse lui répondait : « Mais tu vois bien que je n’ai pas de couteau ! », « De quoi tu me parles ? », « Qu’est-ce que tu racontes ? », « C’est n’importe quoi ! » En fait, l’Algérien de 28 ans a enregistré scrupuleusement dix-sept conversations, dans le but, semble-t-il, de monter un dossier contre celle qui menaçait de divorcer, lasse des violences à son encontre, mais aussi des enfants, que ce jeune beau-père avait l’habitude de pincer.
« C’était pour me protéger », justifie-t-il à l’audience du mardi 31 mai. La procureure Baudhuin ne comprend pas : « Mais vous protéger de quoi ? Si vous vous sentiez menacé, vous n’aviez qu’à partir ! » Me Mike Sézille, partie civile, est sur la même longueur d’ondes : « Quand elle a voulu divorcer, vous vous y êtes opposé. Ceux qui ont peur, dans cette histoire, ce sont les enfants, pas vous. » …